Porté au pouvoir en 2020 sur la promesse de lutter contre la corruption après l’annulation de l’élection du président sortant sur fond de fraudes massives, Lazarus Chakwera voit les “affaires” se multiplier.
Son élection avait suscité d’immenses espoirs. En 2020, Lazarus Chakwera passait du statut d’opposant à celui de président du Malawi après l’annulation de la réélection du président sortant par la Cour constitutionnelle, sur fond de fraudes massives – une première en Afrique. Élu sur la promesse de lutter contre la corruption, le nouveau président, en difficulté, vient d’annoncer la dissolution de son gouvernement, alors que les “affaires” se multiplient.
“J’ai dissous l’ensemble de mon gouvernement avec effet immédiat et toutes les fonctions du cabinet reviennent à mon bureau jusqu’à ce que j’annonce un gouvernement reconfiguré dans deux jours”, a annoncé Lazarus Chakwera lundi 24 janvier, au cours d’une adresse à la nation. Il explique avoir pris cette décision afin de “montrer sa détermination à faire face à toutes les formes de conduites illégales par des agents publics”, rapporte le quotidien malawite Nyasa Times.
Le président tente ainsi de redorer son image, alors qu’il est critiqué depuis plusieurs semaines pour sa réticence à prendre des mesures contre son ministre des Terres, Kezzie Msuskwa, accusé de corruption. Arrêté le 31 décembre par le Bureau anticorruption avant d’être remis en liberté, le ministre est accusé d’avoir perçu plus de 1 million d’euros de la part d’un homme d’affaires afin de “faciliter” des arrangements fonciers.
“La décision de Chakwera de conserver le ministre malgré les accusations a été interprétée comme un message du président montrant qu’il soutient le ministre et s’accommode de la corruption”, écrivait ainsi Malawi24 début janvier. À l’annonce du
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