Lancé en politique par Donald Trump lorsqu’il était président, le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis, s’affirme comme un prétendant à la Maison-Blanche et refuse de s’effacer devant le magnat de Palm Beach.
Cela fait des mois que Donald Trump maugrée en privé, auprès de ses amis et de ceux qui viennent lui rendre visite à Palm Beach, contre une étoile républicaine dont la lumière, depuis une autre demeure de Floride, à près de 650 kilomètres, lui ferait de l’ombre.
Le gouverneur Ron DeSantis, dont Trump est convaincu qu’il lui doit tout, se comporte moins en allié qu’en futur adversaire, s’agace l’ancien président. De plus en plus populaire au sein du parti, l’élu s’est ostensiblement refusé à déclarer qu’il se mettrait en retrait en cas de candidature de Trump à la primaire républicaine pour la présidentielle 2024.
“Les mots magiques”, insiste Trump auprès de son entourage.
“Dégonflé”
Cette rancœur qui couve depuis longtemps a explosé au grand jour, récemment, autour d’un sujet apparemment sans rapport : le Covid. DeSantis refusait de rendre public son statut vaccinal complet, alors que l’ancien président a fini par admettre qu’il avait reçu une dose de rappel. Et le 12 janvier, c’est très certainement le gouverneur de Floride qu’il visait en attaquant à boulets rouges ces “dégonflés” de la politique qui éludent la question par peur de représailles des antivax.
Une attaque à laquelle DeSantis a répliqué vendredi 14 janvier en critiquant Trump pour sa gestion du début de la pandémie, et en regrettant de ne pas l’avoir fait plus ouvertement alors.
Cette petite partie de ping-pong vient mettre en lumière le virage à droite pris par les républicains dans la lutte contre le Covid. Le doute instillé par Trump à propos de la crédulité des experts en santé publique n’a fait que s’amplifier depuis qu’il a quitté ses fonctions. Et aujourd’hui, ses déclarations en faveur du vaccin (même si elles conservent une certaine mollesse, même s’il s’empresse toujours d’ajouter qu’il est opposé à la contrainte) révèlent entre l’ancien président et la frange radicale de la base républicaine un déphasage inédit, qui ouvre une brèche à ses adversaires.
Mais le fait que le coup de couteau soit venu de DeSantis, un ancien fidèle
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Jonathan Martin et Maggie Haberman
Lire l’article originalLa Floride, “un Trumpistan du Sud”
Sous l’impulsion du gouverneur DeSantis, les républicains de Floride veulent adopter “une série de lois draconiennes”, souligne The Guardian. Interdiction de toute discussion sur la sexualité et le genre à l’école ; défense de provoquer “de l’inconfort, de la culpabilité ou de l’anxiété” chez les élèves et les salariés, notamment blancs ; droit de regard pour les parents sur les documents éducatifs ; restriction du droit à l’avortement : ces projets de loi feraient de la Floride “un Trumpistan du Sud, de facto”. Sans compter la volonté de Ron DeSantis de créer une force de police pour enquêter sur les supposées fraudes électorales, une idée “qui semble orwellienne” pour le journal britannique. Toutefois, cette ligne dure pourrait renforcer l’opposition au gouverneur, note The Guardian. Un vrai risque dans un État qui ne l’a élu en 2018 qu’avec 32 000 voix d’avance.
Source
Avec 1 600 journalistes, 35 bureaux à l’étranger, 130 prix Pulitzer et quelque 5 millions d’abonnés au total, The New York Times est de loin le premier quotidien du pays, dans lequel on peut lire “all the news that’s fit to print”
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