Il faut dire que le bain de foule aura été modeste. Devant la préfecture, une petite assemblée s’est formée autour des journalistes. Parmi eux, plus de curieux qu’autre chose. Les admirateurs et les détracteurs du président ont brillé par leur absence.
Lors du départ d’Emmanuel Macron, un cordon de policiers en civil a empêché tout accès au cortège présidentiel.
Quentin TOP/SUD OUEST
Des gilets jaunes en sous nombre
Les gilets jaunes, aperçus le vendredi matin vers 10 h 30 à la mairie, n’ont pas profité de la venue du chef de l’État pour faire entendre leurs voix sous les fenêtres de la préfecture. D’après une manifestante, le mouvement n’a pas réussi à se coordonner pour être présent en nombre. Un peu après 13 heures, un groupe d’une dizaine de personnes du mouvement, désabusées par la rigueur du cordon de sécurité, fustigeait les élus en leur reprochant de « ne pas être accessibles ».
Dans la matinée, une dizaine de gilets jaunes attendaient le président devant la mairie.
E. A
Quelques soutiens discrets
De l’autre côté du spectre, quelques futurs électeurs d’Emmanuel Macron ont attendu devant la préfecture pour tenter de voir, en vain, leur président. Sans écharpes ni banderoles, ils affichaient un soutien discret à celui qu’ils perçoivent comme un choix logique à la présidentielle d’avril. « Nous, on n’a pas de couleurs politiques, assurent Majid et Rhizlane. Mais pour 2022 on veut quelqu’un qui a l’expérience du travail. Le jeu politique, il le connaît, alors il faut qu’il reste en place, parce que tout bouge très vite. »
Non loin, Christian et Martine tiennent un discours similaire. « On est ni de droite, ni de gauche, mais les autres candidats nous fatiguent à le critiquer systématiquement, lancent-ils. On en a marre de suivre des débats où ça casse, on préférerait qu’ils abordent leur programme, leur vision. »
Une bonne partie du public espérant voir Emmanuel Macron était composée de jeunes.
Quentin TOP/SUD OUEST
« On a besoin de plus d’aides pour les jeunes »
D’autres parlent de ce qu’ils aimeraient, calmement, sans slogans, en se référant à leur situation personnelle.
Clément, un jeune dans la vingtaine, aborde ses difficultés financières. « J’ai dû arrêter mes études parce que je manquais de financements, on a besoin de plus d’aides pour les jeunes, plus de bourses », s’exclame-t-il.
S’il avait pu croiser le président, son voisin lui aurait demandé d’augmenter l’allocation pour les adultes handicapés. « Qu’elle passe de 903 euros à 1 100 euros au moins. J’ai cherché du travail pendant plus d’un an et c’est difficile de s’en sortir avec moins de 1 000 euros. »
D’une façon générale, l’ambiance était plutôt à l’indifférence. « Ça ne nous fait rien du tout, ni chaud, ni froid, résume un couple de passants en observant les policiers en civils. La venue du président, c’est un bon coup de publicité pour Bayrou et pour la ville de Pau. »